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Dans le 7e arrondissement, un appartement sur cinq acheté au premier semestre l'a été par un acquéreur étranger. Du « jamais-vu » depuis 2013. Ce regain d'intérêt pourrait expliquer la hausse des prix dans les beaux quartiers de la capitale au deuxième trimestre, alors qu'ils ont reculé dans la plupart des autres secteurs de la ville. Les étrangers fortunés s'étaient détournés, depuis le début de la crise sanitaire, du marché de l'immobilier parisien.
Les voilà désormais « de retour » , comme l'a indiqué Thierry Delesalle, le président de la commission des statistiques des notaires du Grand Paris, mardi 6 septembre, à l'occasion d'une conférence dédiée au marché immobilier francilien. A rebours de l'évolution des prix des appartements anciens dans la capitale, où douze arrondissements ont enregistré une baisse au deuxième trimestre 2022 (comprise entre 0,4 % dans les 9e et 11e arrondissements et 4,8 % dans le 19e ), les prix ont grimpé sur la même période dans les quartiers chics, de plus de 5 % dans les 6e et 7e arrondissements (où la barre des 14 000 euros le mètre carré a été franchie), et de plus de 4 % dans le 8e , selon les notaires du Grand Paris. Or dans ces quartiers prisés par les « non-résidents » , la proportion des acquisitions réalisées au premier semestre par les acheteurs étrangers a été « énorme » , souligne Thierry Delesalle.
Selon ses chiffres, dans le 7e arrondissement, un appartement sur cinq acheté au cours des six premiers mois de l'année l'a été par un acquéreur étranger (contre 13,9 % sur l'année 2020). « Du jamais-vu depuis 2013 » , indique le notaire. La tendance est identique dans les 6e et 8e arrondissements, avec respectivement 18,4 % et de 16,3 % des acquisitions d'appartements réalisées par un acheteur étranger au premier semestre (contre moins de 9,7 % et 11,9 % en 2020).
« Avec les confinements et les restrictions sanitaires, les non-résidents fiscaux ne pouvaient plus venir aussi facilement visiter les appartements. Mais, depuis le printemps, on constate le grand retour des Nord-Américains mais aussi des Suisses », témoigne Nicolas Pettex, directeur général du réseau d'agences Féau, leader du haut de gamme parisien. Leur pouvoir d'achat a progressé avec la faiblesse de l'euro, et la parité avec le dollar. « Pour eux, c'est la fête. Les Français sont donc à nouveau en compétition avec un Américain qui dégaine sur un coup de cœur » , poursuit M. Pettex. Sur ce marché du luxe de l'immobilier parisien, relativement figé faute de rotation des appartements haut de gamme, « lorsque les transactions dépassent les 4 millions d'euros, une fois sur deux, un étranger est dans la boucle, côté vendeur ou acquéreur » , affirme Nicolas Pettex.
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