De nombreux signaux laissent présager une reprise sur le marché de la capitale. Mais tout reste fragile : les vendeurs ne reprendront pas facilement la main, et les acquéreurs restent à convaincre qu'ils achètent au bon prix

1er arrondissement : Des offres à prix cassés

« Le marché frémit légèrement, mais l'offre reste faible », observe Alexis Mathieu, chez Laforêt.

Les prix ont baissé de 3,3 % en un an, atteignant 12 300 €/m2. Les acquéreurs parisiens recherchent des appartements familiaux, tandis que les provinciaux et les étrangers se tournent vers de petits pied-à-terre près de sites emblématiques comme la place Vendôme. «La clientèle se sent en position de force et fait des offres à prix cassés», note Cécile Limozin, de Vaneau Saint-Honoré. Place de Valois, un 60-m2 en parfait état proposé à 900 000 € il y a un an s'est vendu 840 000 €. Rue Jean-Jacques-Rousseau, un couple de Londoniens a acquis un 84-m2 avec terrasse pour 1,12 million d'euros.

2e arrondissement : Une bonne dynamique

Dans le 2e, « les acquéreurs sont souvent d'anciens locataires ou des provinciaux qui souhaitent un petit pied-à-terre », précise Nathalie Naccache, de Fortis Immo Keller Williams.

Si la place des Victoires et les rues alentour restent des valeurs sûres, ailleurs (Bourse, Réaumur, Bonne-Nouvelle, Sentier...) les acheteurs scrutent les parties communes.

Et n'hésitent pas à négocier lorsqu'elles ne sont pas à leur goût, surtout quand il n'y a pas d'ascenseur. Pour autant, « la baisse des taux redonne une bonne dynamique au marché, et un pronostic de hausse des valeurs en 2025 ne semble pas extravagant», estime Alexis Mathieu, chez Laforêt.

3e arrondissement : Gare aux mauvais DPE

Si les rues des Archives, de Bretagne ou des Francs-Bourgeois conservent un fort attrait, « le redémarrage de l'activité demeure timide, lance Christine Papadopoulos, de Century 21 Alpha Marais et Saint-Paul.

Les acquéreurs, notamment les investisseurs, font des offres très basses sur mauvais DPE ».

Les prix sont plus fermes pour les belles adresses en étage élevé, avec ascenseur et vue, qui continuent d'attirer une clientèle étrangère. « Les Américains, très présents, visent des pied-à-terre de 70 à 250 m2», note Manuela Baron, de l'agence Emile Garcin.

Les prix ?  De 11000 à 16000 €/m2 selon les secteurs. « Rue des Archives, un 177-m2 à rénover dans une copropriété en pierre de taille réhabilitée s'est négocié 2,8 millions d'euros », signale Margot Royer-Boquillon, de Sotheby's International Realty. En revanche, rue des Filles-du-Calvaire, un

105-m2 à rénover et flanqué d'un très mauvais DPE s'est négocié à 1,15 million, soit moins de 11000 €/m2.

4e arrondissement : L'île Saint Louis au sommet

La place des Vosges comme l'île Saint-Louis et ses vues sur la Seine fascinent toujours les étrangers. Place des Vosges, les biens situés à des étages nobles (ier, 2e),peu nombreux, sont hors de prix. Les autres, moins courus, s'affichent tout de même au-delà de 20 000 €/m2, sachant que la moyenne du secteur se situe à 12 000 €/m2. « Les étages élevés dans les copropriétés fatiguées et sans ascenseur peinent cependant à trouver preneur», confie Mathieu Coipeault, de Féau Saint-Paul. Un 145-m2 (163 m2 au sol) aux 3e et 4e étages avec ascenseur, à rénover entièrement, cherche preneur à 4 millions. La vue sur la Seine a toujours autant la cote.

Quai des Célestins, un 167-m2 s'est négocié à 4 millions. Sur l'île Saint-Louis, il faut compter au bas mot 27000 à 28000 €/m2 sur les quais de Béthune ou d'Orléans, dans le sud. Quais de Bourbon et d'Anjou, dans le nord, la cote tombe à 24 000 €/m2.

https://www.nouvelobs.com/immobilier/20241122.OBS96767/redemarrage-en-vue-pour-l-immobilier-a-paris-les-prix-par-arrondissement.html