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« Optimisme », « confiance », « records »… Il est un marché où le vocabulaire s’est remis au positif depuis plusieurs années déjà : celui des biens de luxe et des grands appartements, les « appartements familiaux », dont le spécialiste incontournable sur la place de Paris, Daniel Féau, confirme l’embellie.
« Le basculement de l’image de la France à l’étranger et la confiance accrue des acquéreurs portent les volumes de ventes à des niveaux encore inédits, depuis le début 2018 », constatent les experts du réseau Féau, dans une étude réalisée avec son partenaire Christie’s international Real Estate. Une étude qui confirme la capitale dans le « top 10 » des marchés de résidences principales les plus dynamiques du monde.
Leur constat, entre janvier et mai 2018 : une progression des volumes de ventes de 32 % par rapport à la même période de 2017, doublée d’une réduction stupéfiante des délais de vente, notamment pour les appartements familiaux de moins de 150 m².
De 62 jours au premier semestre 2017, le délai de vente de ces derniers est passé à 23 jours en 2018. « Pour ce type d’appartements, il n’est plus exceptionnel d’obtenir une offre au prix dans les jours qui suivent la mise en vente », constate le président de Féau, Charles-Marie Jottras. C’est sans précédent. « L’élément fondamental, ce sont les taux d’intérêt historiquement bas, et dont la légère perspective d’augmentation restera contenue », analyse le président de Féau, qui voit une autre raison, plus large et moins tangible à l’embellie : une sorte d’effet Macron sur les acquéreurs types de l’immobilier de luxe.
« La conjoncture est bonne pour notre clientèle de cadres supérieurs, de familles à patrimoine, ceux qui ont des revenus de capitaux », reconnaît-il. « Depuis 1982, à cause de l’impôt sur les grandes fortunes puis l’ISF, chaque semaine on voyait des Français partir à l’étranger… Depuis un an, on observe l’inverse, et ce ne sont pas seulement des Français de Londres qui reviennent à cause du Brexit ! » souligne-t-il. « Le régime fiscal est moins punitif pour ceux qui ont du capital, or ces acquéreurs-là ont un effet, notamment, sur le marché des biens entre 1 million d’euros (M€) et 1,6 M€, le plus tendu à Paris ».
Pour autant, la hausse des prix constatée sur le marché général touche moins fortement les biens de luxe. « C’est tendu mais il n’y a pas de surchauffe », certifie Charles-Marie Jottras, qui relève une augmentation de 1,1 % à 5,6 % selon la valeur des biens. Un hôtel particulier estimé au-delà de 4 M€ accuse 5,6 % de hausse et un m2 à 20 800 €, contre 19 700 € l’année dernière.
Hauts les cœurs, le Paris du luxe voit revenir les Français ! « Pour les biens de 2 à 4 M€, il y a un mouvement de retour de ceux de l’étranger, assure le président de Féau, et nous voyons aussi revenir les investisseurs et les entrepreneurs français pour les biens de plus de 4 M€. »
Quant à la clientèle étrangère, elle a quelque peu changé de profil : « Nous voyons se tarir deux sources du très haut de gamme, les Russes et les Chinois », explique-t-il. La faute aux obstacles draconiens rencontrés par les uns et les autres à la sortie de capitaux. « En revanche, les Américains, qui ont toujours acheté à Paris, sont largement revenus vers les biens d’exception », se réjouit Charles-Marie Jottras. L’Arabie saoudite et les Emirats sont davantage intéressés par le très, très grand luxe.
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