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INFOGRAPHIE - Malgré l’absence d’acheteurs étrangers, l’immobilier de luxe signe une excellente année 2021, même dans la capitale où le marché «classique» stagne pourtant.
De l’avis même des réseaux immobiliers de luxe, au déclenchement de la crise sanitaire les perspectives d’activité étaient plutôt sombres. Mois après mois, les pronostics de recul de ce marché où les étrangers ont toujours eu la part belle, ont été déjoués. Mieux: les différents acteurs de ce secteur affichent des résultats records et multiplient les ouvertures d’agence. Récemment, c’était au tour du réseau Féau de faire le point et de livrer une série de statistiques surprenantes sur une année record à Paris.
Certes, pour obtenir ce résultat l’enseigne a pris soin d’intégrer dans son étude le 21e arrondissement qu’est Neuilly-sur-Seine, mais les conclusions n’en sont pas moins remarquables. «Alors que l’on nous parle beaucoup du désamour pour la capitale et d’une certaine forme de revanche de la province, nous observons une évolution assez différente sur nos segments de marché», se plaît à relever Charles-Marie Jottras, président du groupe Daniel Féau. Et pour cause: sur ce seul périmètre parisien, le groupe a enregistré une croissance du montant total des ventes de 39% entre 2019 et 2021 pour s’approcher de 1,35 milliard d’euros.
Plus de 20.000 euros le m²
Dans le détail, les statistiques de Féau montrent que sont les biens les plus chers qui connaissent la plus forte hausse, mais aussi les plus grands avec un goût très affirmé pour les maisons et les hôtels particuliers. Dans ces conditions, on comprend mieux l’intégration de Neuilly-sur-Seine dans ces statistiques, la commune cossue des Hauts-de-Seine faisant office de locomotive sur ces produits immobiliers coûteux et spacieux. Plus précisément, ce sont les ventes supérieures à 3 millions d’euros qui ont tiré l’activité vers le haut avec un bond de 120% du chiffre d’affaires en 2 ans sur ce segment. L’enseigne révèle au passage que sur les biens vendus entre 2 et 4 millions d’euros, le tarif moyen s’est affiché à 16.724 €/m² et même à 20.729 €/m² pour les transactions excédant les 4 millions d’euros. Bien loin des 10.700 /m² du marché parisien dans son ensemble selon les statistiques des notaires. On remarque aussi très nettement le goût pour l’espace et les (très) grandes surfaces. Si les ventes de logements de moins de 200 m² évoluent très peu (voir ci-dessous), le segment 300 à 400 m² explose: + 219% en deux ans. de même que les habitations de plus de 400 m² (+156 %) et celles de 200 à 300 m² font aussi plus que doubler (+ 118 %).
A contrario, les ventes entre 1 et 2 millions, sont en léger repli (-3%). Notamment pour ce que Féau, dans son univers de luxe, dénomme sobrement «le marché de l’appartement familial «courant», traduisez un logement de 3 chambres, de moins de 150 m², en étage intermédiaire sans vue particulière ni terrasse. Ce créneau qui connaissait par le passé une demande frénétique avec plus de 4000 clients potentiels pour un seul bien, s’est énormément assagi. «C’est un vrai marché à deux vitesses», résume Charles-Marie Jottras. Si le dynamisme global des prix détonne avec le marché classique des grandes villes chères, l’enseigne connaît deux autres tendances fortes que l’on retrouve dans le reste du marché: l’envie de maison et un besoin impératif d’espaces extérieurs.
Incontournables espaces extérieurs
Les ventes de maisons et d’hôtels particuliers avec jardin ont ainsi triplé en deux ans et expliquent pas moins de la moitié de la hausse du chiffre d’affaires de l’enseigne. Quant à la présence d’un espace extérieur, c’est désormais une condition sine qua non à la conclusion d’une vente. «C’était déjà une demande forte par le passé, explique Nicolas Pettex-Muffat, directeur général de Féau, mais un peu comme pour les clients réclamant exclusivement un dernier étage, nous leur présentions également des biens hors critère, ce qui ne nous empêchait pas de conclure la vente. Mais aujourd’hui l’espace extérieur est vraiment incontournable.» Enfin, malgré ce plébiscite pour la capitale française, «sans équivalent en Europe si ce n’est Londres» selon Charles-Marie Jottras, le réseau observe lui aussi la montée en puissance des villes périphériques. La marque de luxe se félicite ainsi des «gros chiffres de ventes» réalisés à Saint-Cloud, Vaucresson ou Versailles sans oublier le démarrage rapide de l’antenne de Provence et l’ouverture pour la fin d’année d’une agence à Deauville.
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