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Cette année, à défaut de PAD Paris, elle exposera dans sa galerie les nouvelles pièces de ses designers. Autant de créations qui conjuguent arts décoratifs et arts plastiques, pour le plus grand plaisir des décorateurs. Par Éric Jansen
En cette période de crise sanitaire, la galeriste ne fera pas le PAD Paris comme chaque année. Un regret, car Sophie Negropontes y fait merveille. Depuis qu’elle y participe, sa notoriété n’a fait que croître, particulièrement à Londres et aux États-Unis, où elle est aussi une habituée de The Salon à New York. « 80 % de mes clients sont étrangers. » Il faut dire qu’elle propose des créations bien spécifiques : des pièces de design artistique, souvent uniques ou en séries limitées, mais modifiables en fonction de la demande des clients, qui sont souvent des décorateurs. Très vite séduits par ce sur mesure artistico-décoratif : Peter Marino, Anthony Ingrao, Cullman & Kravis ou Nicole Hollis. En France, Jacques Garcia, le cabinet Alberto Pinto ou Laura Gonzalez font également appel à ses designers pour un chalet de cinq mille mètres carrés à Saint-Moritz ou un Boeing 747 privé… Des commandes spéciales qui magnifient le savoir-faire et l’inventivité. Exemple avec les Perrin & Perrin et le mur de verre aux subtiles nuances champagne qu’ils sont en train de réaliser pour la boutique Cartier de Dubaï.
La galerie de Sophie Negropontes. Céramiques de Benjamin Poulanges.
Sophie Negropontes n’aime que ça : être au cœur du processus de création. Tout est allé très vite pour elle. Lorsqu’elle ouvre sa première galerie dans la petite rue de Verneuil à Paris, en 2012, l’espace fait cinquante mètres carrés et elle est inconnue du monde de la décoration et des amateurs de design. Normal. La jeune femme a précédemment fait carrière dans le marketing. Mais la fille du photographe roumain Dan Er Grigorescu a un œil et le besoin de vivre entourée d’art. « Je sais, je suis atypique. Je ne propose pas du design comme les autres galeries. Je me situe plus dans la lignée des grands ensembliers français. J’aime créer un univers cohérent dans une vision contemporaine. » Huit ans plus tard, elle a déménagé près de la future fondation Pinault et met en scène les créations de ses poulains dans deux cents mètres carrés.
Tapisserie d’après un carton de Roger Mühl, manufacture Pinton. Guéridons en céramique d'Hervé Langlais.
À défaut de PAD, elle a monté une exposition où l’on retrouve le duo Perrin & Perrin, avec entre autres une impressionnante sculpture de verre ambrée baptisée Automne, les installations lumineuses d’Éric de Dormael, les céramiques de Benjamin Poulanges, sans oublier les tables basses, consoles, vases en marbre et autres miroirs d’Hervé Langlais, le premier designer avec lequel elle s’est lancée dans l’aventure. Il y a également deux nouveaux venus, Gianluca Pacchioni et Erwan Boulloud, aux réalisations tout à fait dans l’esprit maison. Au mur, des tapisseries de la manufacture Pinton, d’après des cartons de Roger Mühl. Mais ne dateraientelles pas des années 1960 ? « Oui, ce sont les seules œuvres vintage de la galerie, confesse dans un rire Sophie Negropontes, mais nous avons des projets de collaboration avec la manufacture pour des pièces complètement contemporaines. » Ouf !
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