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Arrivée à la direction du département joaillerie en avril 2018, elle ne cache pas son bonheur. Passionnée par les bijoux et leur histoire, elle va donner aux ventes parisiennes un petit supplément d’âme. Par Eric Jansen
Lorsqu’elle a reçu la proposition de Christie’s, elle n’avait pas trente ans. C’est jeune pour prendre la tête d’un département, surtout celui de la joaillerie. Mais François Curiel a très rapidement jugé du potentiel de Violaine d’Astorg et n’a pas hésité à la débaucher de la maison Osenat où elle travaillait depuis 8 ans. « J’y avais développé le département bijoux, mais j’étais arrivée un peu au bout des possibilités. Et une offre comme celle-ci ne se refuse pas. D’autant que j’ai une admiration sans borne pour François Curiel, c’est le meilleur, il a 50 ans de maison et la perspective de travailler avec lui m’enchantait. » La jeune femme a toutefois dû subir un entretien pointu. « Il m’a testée. Il me montrait des pièces et je devais les estimer. » Apparemment, elle a fait un sans faute.
Il faut dire que Violaine d’Astorg a la passion des carats chevillée au corps. Une vocation née par hasard. « Lorsque j’étais en stage chez Tajan, mon grand-père m’a annoncé qu’il gardait des bijoux au coffre et m’a proposé de les faire expertiser… » Celle qui se destinait à être commissaire-priseur découvre alors des créations de Mellerio, dont une très belle broche dite trembleuse, de 1880. Elle fait le tour du marché, se pique au jeu et découvre un univers qui la fascine. Peu de temps après, sa décision est prise : elle sera dorénavant experte es joaillerie. Elle part pour Anvers étudier le diamant et obtenir son diplôme Certified Diamond Grader. De retour en France, elle décroche un second diplôme, celui de gemmologie, afin d’être incollable sur toutes les autres pierres précieuses. C’est à ce moment-là que Jean-Pierre Osenat lui propose de le rejoindre. L’étude est célèbre pour ses ventes Empire et Violaine part à l’affût de bijoux historiques. Les vieilles familles françaises n’ont bientôt plus de secret pour elle, puis elle élargit son champ d’investigation aux collectionneurs étrangers grâce à quelques Highlights.
« Aujourd’hui, chez Christie’s, j’en ai une cinquantaine par vente… » Evidemment, l’échelle n’est plus la même.
Quand elle commence l’année dernière, elle arrive trop tard pour approvisionner la vente de juin, en revanche elle signe celle de décembre. « J’avais 18 pièces Boivin Belperron, dont une broche rarissime de Boivin dessinée par Suzanne Belperron, de 1934, qui a fait 137.500 euros, et une bague avec un exceptionnel saphir Cachemire de 9,50 carats, adjugée 439.500 euros. Pour celle du 20 juin prochain, Violaine d’Astorg a déjà mis la main sur une collection exceptionnelle : l’écrin de Mrs Aimée Crocker, une flamboyante Américaine du début du XXe siècle qu’on surnommait Queen of Bohemia. « Parmi ses bijoux, on trouve deux très beaux colliers d’époque Art déco réalisés par Janesich. J’aime ce genre de signature. »
Pour ceux qui préfèreraient une maison plus classique, la très avisée directrice proposera également à la vente un collier plastron en diamants de Cartier, estimé entre 200.000 euros et 300.000 euros…
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