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"Malgré l'envolée des prix, pour les biens à plusieurs millions d'euros comme pour les logements moyens, les
professionnels ont confiance dans la solidité du marché.
Un marché immobilier où les prix moyens ont quadruplé en 20 ans (selon les chiffres des notaires) peutil
rester en contact avec la réalité? Cette question légitime agite depuis quelques mois (voire années) les
professionnels de l'immobilier parisien, la ville où la pierre s'est le plus déconnecté de l'évolution des revenus
moyens. Et l'immobilier de luxe n'échappe pas à ce questionnement. Dans un bilan annuel, le réseau Daniel
Féau qui réalise près de 800 transactions par an, avec un record 2019 à plus de 37.000 €/m² (pour un
appartement de 90 m² dans le secteur Sèvres-Babylone) a souhaité balayer les craintes d'une éventuelle
bulle immobilière.
Le réseau admet pourtant que dans tous ses segments, les hausses de prix annuelles sont encore sensibles.
Le prix du mètre carré a ainsi bondi de 7,5% (à 13.474 €/m²) pour les ventes comprises entre 1,5 et 3 millions
d'euros. Il progresse encore de 6,7% (à 12.071 €/m²) pour les transactions de 750.000 euros à 1,5 million et
de 3,6% (à 18.423 €/m²) pour le haut du panier, les ventes supérieures à 3 millions. Est-ce bien raisonnable
ou s'agit-il d'une hausse artificielle ?
Un bâti sans équivalent dans le monde
«Le marché des biens parisiens supérieurs à 2 millions d'euros représente moins de 500 ventes annuelles, c'est un segment étroit» , rappelle Charles-Marie Jottras, président du groupe Daniel Féau et Belles demeures de France. Le marché parisien dans son ensemble présente une offre très rigide avec un nombre de ventes très stable d'une année sur l'autre. Et la situation ne devrait pas s'améliorer puisque Paris reste allergique aux tours et que la loi SRU rend complexe l'équilibre financier de nouvelles opérations de constructions.
Dans le 8e arrondissement, secteur George V, cet appartement avec 4 chambres est proposé pour 5,5 millions d'euros. Crédits photo S. Dondain/Daniel Féau
Face à cette offre réduite, la demande ne cesse d'augmenter. Aussi bien pour la clientèle française qu'à l'international où la capitale garde son aura de première destination touristique mondiale et de vitrine du luxe. «Et il faut bien reconnaître que nous avons un bâti sans équivalent dans le monde, souligne Charles-Marie Jottras. Si vous voulez un beau logement de 250 m² à Londres, il sera généralement sur trois niveaux avec des plafonds bas, des escaliers étroits et des ouvertures limitées. À Paris vous trouverez tout cela sur un seul niveau avec lumière, hauteur sous plafond, parquet moulures, cheminée, etc.»
Quant aux biens les plus luxueux, à plusieurs dizaines de millions d'euros, ils restent la chasse gardée d'une clientèle étrangère qui apprécie toujours autant la capitale. Tous ces éléments mis bout à bout devraient permettre d'écarter le risque de bulle immobilière. Le développement du Grand Paris pourrait, certes alléger la pression sur la demande intra-muros, notamment pour les biens «standards» mais devrait rester d'un impact marginal sur le marché du luxe."
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