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"Après un coup d’arrêt, le marché reprend de la vigueur, même si l’absence de la clientèle étrangère se fait sentir.
Le marché de l’immobilier haut de gamme n’a pas échappé à la crise. À l’annonce du confinement, le coup d’arrêt a été brutal. Les visites se sont taries, les offres également. Un certain nombre d’affaires en cours n’ont pas survécu à l’arrêt de l’économie. Mais depuis le 11 mai, le rebond est net à Paris et dans le croissant ouest. Les acheteurs en quête de biens de standing et prêts à mettre plus d’un million d’euros sur la table sont de retour et font à nouveau des offres. « On a l’impression que les clients rattrapent le temps perdu », explique Thibault de Saint-Vincent, président du réseau d’immobilier de luxe Barnes.
Depuis la fin du confinement, l’offre de biens haut de gamme est en forte hausse. Le moment peut sembler propice pour vendre alors que l’économie est encore largement soutenue par les pouvoirs publics et que les conséquences de la crise ne sont pas toutes connues. Pour autant ce retour de l’offre ne pèse pas vraiment sur les prix, car la demande reste extrêmement forte sur ce segment de marché, principalement pour les appartements familiaux entre un million d’euros et 2,5 millions d’euros.
Les biens avec terrasses valent de l’or
Alors que les promesses de vente ont complètement plongé pendant le confinement, elles ont remonté aussi fortement à compter du 11 mai. Une sortie de crise en V qui étonne par sa vigueur. Au mois de juin à Paris et en région parisienne, le nombre de promesses de vente a retrouvé le niveau record de juin 2019. Ce retour des acheteurs se confirme dans toutes les enseignes. « On a été surpris par la vigueur de la reprise. On a signé 110 offres depuis le 11 mai, c’est au-dessus de ce qu'on fait habituellement », confirme Charles-Marie Jottras, président du groupe Féau, autre enseigne de l’immobilier haut de gamme présente à Paris et en proche couronne Ouest.
Au sortir du confinement, les biens avec terrasses ou un petit jardin valent de l’or. « Depuis la sortie de crise, un tiers des acheteurs a changé son projet pour chercher un extérieur » confirme, Thibault de Saint-Vincent. Les biens avec des défauts sont plus pénalisés qu’avant la crise sanitaire. Les appartements sombres en rez-de-chaussée, souffrent inévitablement d’une décote. « Pour autant il n’y a pas de décrochage du tout. On était sur des prix stratosphériques en début d’année, donc une légère baisse de 5 ou 10 % ce n’est pas honteux du tout », explique Nathalie Naccache chez Fortis Immo, une agence du centre de Paris.
Cette reprise vigoureuse se limite à certains niveaux de prix. Sur le marché du très haut de gamme, au-delà de 4 millions d’euros chez Barnes, l’absence des étrangers pèse sur l’activité. « Près de 90 % de ces ventes sont réalisées par des acheteurs étrangers aujourd’hui bloqués dans leur pays. Mais je ne suis pas inquiet, il faudra un peu de temps mais ils vont revenir » explique Richard Tzipine, directeur général de Barnes.
Enfin, les difficultés de financement que connaissent nombre d’acheteurs influent peu sur la clientèle de l’immobilier haut de gamme, qui a l’habitude de payer cash. « Au point que, explique Charles-Marie Jottras, les vendeurs refusent souvent les offres quand elles sont assorties d’une condition suspensive de prêt. »"
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